l'encre et la plume...

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>> L'Olivier

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                                              L’OLIVIER

 

Sorti des pierres comme un réglisse tressé, il offre un front buté au vent qui chante, au Mistral qui s’emporte, chasse et lâche ses chiens sur des terres brûlées.

Noué au ventre, il offre une couronne d’argent au ciel bleu sans fin où le regard se perd.

Ses pieds se tordent sur les pierres et il pousse en trébuchant dans une terre sèche et parfumée.

Cette silhouette gribouillée qui s’entête à lutter contre les ans, étend ses bras dans un geste de défense. Pour se protéger du temps qui passe: l’Olivier tresse des lauriers pour l’Eternité, pour une Paix qui ne vient jamais.

Il ne meurt pas, c’est un autre lui-même qui jaillira de cette souche qui médite depuis des siècles.

Sa feuille comme une lance s’allonge pour boire, se renverse et s’offre sous l’orage, puis se resserre, se retourne pour résister et vivre encore….

Sous le front sourcilleux des yeux verts ou noirs nous observent et pleurent des larmes blondes qui coulent lentement comme un soleil qui glisse, un sanglot doré recueilli sans une plainte par des bouches gourmandes.

Il fut dans de simples lampes notre source de lumière. Et les veines ouvertes et ruisselantes de son bois dur et ligneux, furent la parure, le lit où Ulysse enfin apaisé retrouva Pénélope, où s’embrasa encore le désir et la victoire, et puis l’amour, l’amour toujours….

Dans certaines religions, certaines Pâques Fleuries, certains pays du Sud, encore des rameaux d’Olivier… Il fleurit jusque sur l’habit vert des académiciens français et fut gravé sur des pièces d’argent. Même le chat cet infidèle, s’y frotte, s’extasie et se pâme ….

C’est le don le plus utile que la sage Athéna fit aux hommes lorsqu’elle le sortit du sol...ce petit arbre humble, modeste.

Comme c’est étrange que de cette terre si pauvre, aride, soit né le symbole si parfumé de paix, de tolérance, de pardon, de victoire, d’abondance, de sagesse, d’éternité….

Est-il possible que de la pire sécheresse, celle du coeur, naisse la bonté ?

Tracé par une plume fébrile, l’Olivier se dessine sur l’horizon pierreux et le bleu infini, obstiné et pâle.

 

Je me penche et je le regarde posé là, comme une une énigme et sa réponse à la fois.

 

Béatrix Bouillon 26/02/2018



26/02/2018
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